Lors de la cérémonie de signature du Contrat de Filière le 21 février 2017, les représentants des organisations professionnelles sont réunis autour d’Audrey Azoulay, Ministre de la Culture et de la Communication, de Mercedes Erra, préfiguratrice du comité de Filière et de Christophe Sirugue, Secrétaire d’Etat chargé de l’industrie.
Qu’est-ce qu’une filière ?
Selon la définition de l’INSEE (1), la filière désigne couramment « l’ensemble des activités complémentaires qui concourent, d’amont en aval, à la réalisation d’un produit fini (…). La filière intègre en général plusieurs branches ».
Plus simplement, elle peut être définie comme un collectif de professionnels exerçant différents métiers apparentés à une même famille.
Jusqu’en 2016, des filières existaient dans l’industrie et l’agriculture mais pas dans les services. Leur création dans ce secteur a été annoncée par Emmanuel Macron, alors Ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique et Président de la Commission Nationales des Services, lors des premières Assises des services, en novembre 2015.
Emmanuel Macron expliquait alors : « Dans certaines filières, il y a trois, parfois quatre branches professionnelles, et il faut donc un lieu d’échange qui regroupe tous les acteurs, c’est-à-dire les associations, les entreprises, les start-ups, les agences, les prestataires, et je n’oublie pas les syndicats bien sûr, que je souhaite partie prenante de ces filières.» Il avait ensuite partagé sa vision de la filière : « Une filière n’est pas uniquement un lieu de dialogue entre les acteurs. C’est également un lieu d’échange avec les pouvoirs publics. Cela ne se substitue pas aux branches, mais cela donne une visibilité, et crée une coordination qui me paraît particulièrement adaptée au défi actuel. »
Le rôle de structuration des filières économiques dans le but d’accélérer leur développement, soutenir la création d’emplois et favoriser l’innovation, a été assuré par la Commission Nationale des Services (CNS) créée le 4 juin 2013 par Arnaud Montebourg (alors Ministre du redressement productif), pour mettre en œuvre toutes les actions nécessaires pour valoriser le potentiel de croissance du secteur des services marchands (hors commerce). Sa durée d’existence réglementaire de 5 ans, est arrivée à échéance le 26 juillet 2018.
(1) https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1734
La préfiguration
De 2016 à février 2017, la Filière Communication s’est donc constituée, se dotant d’une préfiguratrice, en la personne de Mercedes Erra, posant les principes de son périmètre et de sa gouvernance, et définissant ses enjeux. Un collectif s’est alors réuni régulièrement pour penser et élaborer le contrat de filière. Cette première période a permis aux membres de la filière de partager une vision du secteur, de ses défis pour les décennies à venir et de se fixer des priorités d’objectifs jugées réalistes par tous. Ce travail inaugural a aussi créé des liens et des habitudes de collaboration.
Le contrat de filière
L’acte fondateur de la filière reste la signature du contrat de filière, qui entérine la création d’une instance de réflexion, de coordination, et de représentation du secteur économique auprès de l’État. Il est destiné à assurer le développement économique et la qualité de l’accompagnement du secteur concerné. Il est fondé sur des engagements réciproques entre l’État et la filière économique dans le partage d’une vision commune du secteur et de son devenir.
Une fois son contrat stratégique signé, la filière peut se constituer en une entité juridique afin de se doter de sa propre gouvernance et de ressources pour mener ses propres actions.
Le 21 février 2017 : signature du contrat de la Filière Communication
Le contrat de la Filière Communication a été signé le 21 février 2017 par (à l’époque) la Ministre de la Culture et de la Communication –Audrey Azoulay – et le Secrétaire d’État chargé de l’industrie – Christophe Sirugue – ainsi que les organisations professionnelles du secteur de la communication entrant dans le périmètre de la filière.
La Filière Communication est donc née sous le double auspice de son Ministère de tutelle d’une part – la Culture – et de l’initiateur des filières de services, le Ministère de l’Économie, via la Direction Générale des Entreprises.
Le contrat marque une étape dans la reconnaissance par l’État du rôle de la Filière. Il porte une ambition commune à la profession et aux pouvoirs publics : développer la communication pour stimuler la croissance économique et accompagner les évolutions du secteur vers une communication plus responsable et plus accessible à toutes les entreprises, et capable de relever les défis des nouvelles technologies, des nouveaux usages et de la transition écologique.
La Filière Communication fait partie des trois premières filières créées dans les services, montrant la reconnaissance, par l’État, de l’importance du secteur leader dans l’univers des services : en 2019, la Filière représente 1,36% du PIB soit 33 Milliards € pour 231 815 emplois, auxquels il faut ajouter 0,8% de PIB induits soit 19 Milliards et 170 633 emplois induits. C’est donc un écosystème de 52 Milliards pour 402 448 emplois qui en dépend.
Les deux autres contrats de filières de services signés avaient concerné :
- Le secteur des « Rencontres d’affaires et événementiel » (contrat signé le 20 Octobre 2016, à l’occasion du Salon international de l’alimentation (SIAL).
- Le secteur des « Services à la personne » (le 23 février 2017).
EN SAVOIR PLUS :
Lire le communiqué de presse du 21 février 2017
Lire le Contrat de la Filière Communication
La mission de la Filière Communication
La Filière Communication a pour mission principale de faire comprendre et de faire valoir le rôle de la communication, son utilité, ses métiers, son fonctionnement, auprès de tous les publics. En donnant une vision globale de l’activité du secteur, elle permet de révéler l’effet de levier de la communication sur la croissance économique et l’emploi mais aussi sur la conduite du changement, sur la transformation du monde, des attitudes et des comportements dans la perspective de la transition écologique et solidaire.
En droite ligne du Contrat, la Filière Communication entend développer ses actions selon cinq axes structurants.
- 1eraxe : Créer l’Observatoire économique de la Filière ;
- 2ème axe : Stimuler l’investissement en communication des ETI, PME et startups ;
- 3èmeaxe : Simplifier l’environnement réglementaire dans certains secteurs ;
- 4ème axe : Contribuer plus fortement à l’intérêt général ;
- 5ème axe : Faire émerger de vraies forces françaises en publicité numérique.
Le périmètre de la Filière Communication
La Filière a pour vocation de réunir tous les acteurs français de la communication afin de développer l’activité du secteur, d’améliorer son environnement économique et de favoriser l’innovation ainsi que la création d’emplois.
Ainsi la Filière regroupe les différents métiers de la communication, des généralistes aux « pure players » du secteur, des agences (agences de publicité, de relations publiques, d’événements, agences spécialisées, agences médias) aux régies (indépendantes ou appartenant à des médias), dans une définition large mais qui implique une focalisation : appartient à la filière tout acteur économique dont l’activité principale est l’élaboration d’actions de communication pour le compte d’un tiers, quels que soient la forme et le(s) média(s) utilisés. Ce tiers peut être une marque, une entreprise, une startup, une institution, une association, une cause ou une personne, etc., s’adressant à un ou plusieurs publics.
Il s’agit donc d’englober dans le périmètre de la filière des entités économiques dont le métier central est la communication. Il a été décidé que la Filière Communication devait réunir des entités de professionnels dont 50% au moins des revenus étaient constitués par des actions de communication.
L’action de communication, en aval d’une dimension stratégique en réponse à des enjeux spécifiques, peut prendre différentes formes : des éléments d’identité (comme le design d’un logo ou d’un packaging), un dispositif relationnel, un événement, un site web, une campagne publicitaire, etc.
Tous les médias sont concernés : TV, digital, mobile, affichage, presse, radio, cinéma, social medias, etc.
La Filière Communication intègre ainsi les activités allant de l’étude des enjeux et des publics visés jusqu’à la mesure de l’efficacité des actions mises en place, en passant par le conseil en stratégie de communication, la mise en œuvre de moyens, de médias, la conception et la création des actions de communication, leur réalisation et production ainsi que leur diffusion.
La Filière représente donc tous les acteurs inscrits dans une logique d’intermédiation entre une marque, une entreprise ou une institution et les publics que ces dernières souhaitent toucher.
La chaîne de valeur de la filière
Quel est le rôle de L’Association pour les Actions de la Filière Communication ?
Dans la continuité du projet développé en 2018 sous la houlette de la préfiguratrice de la Filière Communication – Mercedes Erra – une structure juridique a été concrétisée début 2019 sous la forme d’une association à but non lucratif (régie par la loi du 1er juillet 1901). Réunissant l’ensemble des signataires de la filière, L’Association pour les Actions de la Filière Communication a pour objet de mener à bien les actions prévues dans le contrat de filière en se dotant des moyens de les financer, et de porter les grands objectifs de la Filière.
C’est aujourd’hui cette Association qui incarne et porte la destinée de la Filière Communication.
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